Il me semble qu’il y a bien des experts auto-proclamés en médias sociaux aujourd’hui. Tout comme le mentionnait Tim Baker récemment en entrevue accordée au Journal Les Affaires, et de façon très juste d’ailleurs, il n’y a pas vraiment d’experts en médias sociaux. Chaque stratégie est unique, l’essai et l’erreur est primordial, et les formes que peuvent prendre des stratégies efficaces en médias sociaux ne sont tout simplement pas clairement définies et assurément efficaces. Bref, pas de recettes magiques ici dans un monde en constante évolution, dont l’avenir est avant tout spéculations. Mais comme dans chaque vague à la mode, plusieurs y trouvent un filon à exploiter, criant à tout vent les mêmes sempiternelles phrases du genre “Engager la conservation”, “Interagir avec votre clientèle”, “Écouter avant d’agir”, sans trop appuyer ces phrases par des stratégies claires, mais à grand coup de factures salées.

L’un de mes clients dans le domaine de l’automobile a rencontré récemment une nouvelle diplômée en communications (note: je suis moi même diplômé en communications, pour ce que ça veut dire!) qui lui recommandait, avec beaucoup de vigueur, de ne pas trop se préoccuper de référencement payant, de publicité graphique, d’envois par courriel et d’optimisation du référencement organique sur Internet. Et ce, même si l’efficacité de ces stratégies était clairement démontrée pour ce client. Ce sur quoi il fallait miser avant tout aujourd’hui, selon elle, et en laissant tomber tout le reste, était l’ajout de vidéos sur YouTube.com et la création d’une page Facebook. Soit, il est aujourd’hui important pour une majorité d’entreprises d’intégrer les médias sociaux dans le marketing Internet. Mais il ne faut surtout pas jeter le bébé avec l’eau du bain, les autres stratégies en marketing interactif sont d’une efficacité redoutable (surtout en les comparant aux stratégies en médias dits “traditionnels”). Seuls un manque flagrant d’expérience et une certaine inconscience peuvent justifier de mettre de côté ces stratégies au détriment d’une stratégie exclusivement en médias sociaux.

Qu’on me comprenne bien: les médias sociaux doivent aujourd’hui faire partie du plan de marketing Internet d’une majorité d’entreprises. Les plans de marketing Internet que j’élabore incluent d’ailleurs presque tous une présence stratégique sur Facebook, Twitter et autres. Mais il ne faut pas oublier que lorsque vient le temps de magasiner en ligne, les Pages Jaunes d’aujourd’hui et de demain, c’est Google (et, dans une moindre mesure, Bing et Yahoo). Que le produit ou le service recherché soit dans le domaine de l’automobile, du voyage, de l’électronique ou de tout autre produit et service, le réflexe premier est de le trouver via un engin de recherche. Donc, oui, les médias sociaux doivent être investis de façon sérieuse. Mais, de grâce, ne mettez pas tout dans le même panier, et faites affaires avec quelqu’un qui a de l’expérience véritable dans le vrai monde, là où ce qui compte vraiment est l’augmentation de la notoriété, des ventes, des résultats tangibles. Aussi, mettez à l’épreuve les candidats au-delà des conseils que tous peuvent vous donner, avec une phrase du genre: “Oui, merci de me dire d’engager la conversation, on me l’a déjà dit, mais parlons concret, voulez-vous? Quelle serait la motivation à devenir fan de ma FanPage sur Facebook, exactement?”. Puis “Parlez-moi concrètement de vos expériences, pouvez-vous me donner des références, et indiquez-moi ce que vous mesurez exactement dans le cadre de vos stratégies en médias sociaux”. Et finalement: “Êtes-vous affligé du syndrome de l’imposteur?” (cette fois, je rigole!).

Le marketing Internet, pour être pleinement efficace, se doit d’intégrer plusieurs ingrédients. Un stratège en marketing Internet qui ne considère pas l’optimisation du référencement organique, le référencement payant, la publicité graphique et le courriel en plus des médias sociaux ne vous servira tout simplement pas bien. Identifiez les imposteurs, ça vaudra mieux pour vous !